Comme dans de nombreux tableaux de cette époque, Henri Martin prend pour cadre une vieille maison paysanne qui n’a rien de pittoresque, construite à la fois par petites touches évoquant le pointillisme et par quelques applats plus larges, dans un subtil camaïeu de brun, beige, gris et rose. De la ruelle part un escalier qui amène à l’étage d’habitation; il conduit aussi notre regard vers un ange : celui-ci flotte légèrement au-dessus et semble se fondre dans le décor minéral. Il est vêtu d’une tunique blanche diaphane, ses ailes bleues sont doublées de rose ; un long et fin phylactère l’accompagne et il semble qu’il tienne un flacon dans une de ses mains. Le caractère évanescent de cette apparition nous amène à nous demander si notre vue ne nous trompe pas. Alors que l’aube se lève et commence à dessiner les contours des êtres et des choses, la lune, presque pleine, seule spectatrice de cet instant suspendu, jette ses dernières lueurs avant de décliner.
Ancienne collection Paul Riff, oeuvre acquise avec l’aide du FRAM, du Fonds du Patrimoine, du Conseil Général du Lot et de l’Opération Mécénat.
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